Suce ma plume #1
Sous ma plante de pieds sont clouées
Les images saintes de statues hantées
Et quand je missionne vers une idée
ma sueur avertit les voleurs qui la chopent
discretos pour la copyrighter
Sous les aisselles de l’aube je fais la vaisselle
Et retrouve dans mon siphon
Des bouts de toi
Partie après une dispute
Comme une petite trainée de poudre
Sur le bout de ton nez
Comme de la coke dans la soute du paquebot
Je t’ai reniflée
Sur ma mémoire sont clouées
Des petites frappes crucifiées
Qui balancent la tête
Sur le tic-tac d’une montre Cartier
Dans mon hood j’ai sonné
A la porte de la voie lactée
Mais la porte était murée
Dans ma salle d’attente y a pas de magazines
Et sur les parois sont tatouées
Toutes sortes de phrases astronomiques
Comme des étoiles sur mur de briques
Comme un coup de cric de la part du ciel
Comme des gerbes de miel dans les latrines
Dans mon miroir une sculpture
un lavabo en ivoire maculé de dentifrice,
Avec deux yeux bleus, des racines en futur,
Et qui pisse le long de notre pieu en feu d’artifice
Quant à ma femme, enceinte comme un Bubble-gum
De slam, de mots, de griffes, de perles
Noire comme une ombre sous le soleil en dentelles
Elle coupe en rondelle la queue des infidèles
Et soumet les tranches à referendum
J’ai faim de rien, j’suis malade de tout,
Mis bout-à-bout les mots ont le goût
D’une déesse flic-porcine
D’une Cléopâtre sans cartilage
Qu’on mange comme un poulet
Dans une fête vaudou en Nouvelle-Guinée
Les postillons sur les moulures
Sur les tentures entartées
Ma position de sale babtou
Trainée dans la boue du carnaval
Sont des mirages lancés par l’ivrogne du bar
A une foule déchainée
Avale des graines, et crache une tempête de sable par réflexe
Il est quand même de bon augure
De voir un corbeau blanc chier des corn-flakes.